Panier

MESNAGER Jérôme

Couple enlacé III
2017
H- 76cm / L- 42cm / H- 2cm
Vendue
saltimbanques
Acrylique
2018
H- 100cm / L- 81cm / H- 2cm
Vendue

Figure marquante du street art, Jérôme Mesnager revient à Colmar, où il est né, avec son personnage fétiche, le Corps blanc. Celui-ci a investi de nouveaux murs, ceux de la Galerie Audet.

L’homme ressemble à sa peinture : il s’exprime avec une même économie de mots dans son discours que de moyens dans ses oeuvres. Et, au final, avec un même résultat convaincant : aller à l’essentiel, sans artifice.

D’une formation initiale à l’ébénisterie, et donc au bois, puis à la bande dessinée, et donc à l’idée d’histoire et de personnages, Jérôme Mesnager fait d’abord et avant tout parler les matières : « Le bois, par exemple, a une couleur, il vit. J’aime récupérer ce qui n’a plus d’utilité et lui donner une nouvelle vie. Mes personnages sont comme des croquis, il n’y a pas d’excès et la dynamique qui conduit le geste du pinceau accompagne celui du personnage. »

Déjà, l’essentiel semble dit. Mais l’observation patiente et attentive de chacune des trente oeuvres présentées actuellement à la galerie Audet conduit insensiblement et inévitablement le visiteur à aller et à voir plus loin. Qu’ils soient hommes ou femmes, ses corps sont toujours, et seulement, ceux du genre humain : les enfants d’un jardin d’Eden nous tendant les bras.

L’homme universel

Il l’a peint sur les murs et même sur la Grande Muraille, sur ceux des villes, de Paris à New York en passant par Shanghai, les Indes et l’Afrique. Il court et se balade sur des palissades ou des façades, d’usines en gares désaffectées. Et le voilà aujourd’hui sur toiles ou sur panneaux de bois, en galerie. Toujours identique et toujours changeant, jamais rageant. Et surtout, toujours en mouvement, en couple enlacé dansant l’amour, ou seul, incarnant la liberté.

Parfois, l’humour s’en empare, comme sur ce panneau de chantier, parfois l’infini cosmique le libère de l’attraction terrestre, sur fond bleu intense et immense. Et si l’on reconnaît et distingue dès l’instant du premier regard l’homme et la femme, c’est à l’humanité qu’il déclare sa flamme. Une flamme qui éclaire le monde, comme celle de Bartholdi, qu’il cite spontanément lorsque l’on évoque Colmar, et où il est né, en 1961, au Diaconat. Son Corps blanc le conduira bientôt ailleurs, au loin probablement, mais comme tout dans tout voyage, à la fin, l’on revient là d’où l’on est parti. « où je suis heureux d’arriver »

Journal L’Alsace du 12 mai 2017 – Thierry Scherrer