Panier

DOTREMONT Christian

Lologramme
Encre de Chine sur papier
H- 91cm / L- 63cm / H- 0cm

(1922-1979)

Artiste belge majeur de la seconde moitié du XXe siècle, fondateur du mouvement CoBrA,.

Il fut l’un des premiers à élever l’écriture au rang d’art plastique. Novateur, il invente les « logogrammes », véritables poèmes graphiques, tracés au pinceau avec une fabuleuse spontanéité. Les mots qu’il couche impulsivement sur papier créer une composition d’une grande expressivité. Ecriture et peinture fusionnent et se voient ainsi sans cesse réinventées.

Né à Tervuren (Belgique), Christian Dotremont, poète, peintre-écrivain et théoricien, appartient à la génération des pionniers des avant-gardes qui se sont succédé depuis la Seconde Guerre mondiale en Europe.

D’un tempérament rebelle, plusieurs fois exclu des collèges religieux dont il fut l’élève, il a rêvé de devenir missionnaire chez les Esquimaux. Grand lecteur, dès son adolescence, de Baudelaire, Rimbaud, Stendhal et Paul Eluard, il a publié à dix-huit ans son premier poème : Ancienne Éternité et, très vite, rencontré les surréalistes de Belgique : René Magritte, …, qui l’ont encouragé à poursuivre son aventure poétique. Lors d’un séjour qu’il fit à Paris entre 1941 et 1943, Paul Eluard l’a présenté à Picasso, qui l’a soutenu lui aussi. Suite à sa rencontre avec Noël Arnaud, fondateur sous l’Occupation du groupe surréaliste La Main à plume. Il tiendra une conférence surréaliste en 1943, à l’occasion de son retour à Louvain en Belgique qui déclencha un chahut mémorable.

Dès l’ors, ses recherches vont l’orienter dans un domaine plus personnel : avec le peintre Ubac, ils rédigent un traité d’optique, écrit des essais sur le langage .

À la Libération, il fonde avec Paul Colinet et Marcel Mariën l’hebdomadaire Le Ciel bleu, rencontre à Paris Édouard Jaguer, Yves Bonnefoy et Tristan Tzara. Sous l’impulsion des idées de Henri Lefebvre qui aboutiront à la Critique de la vie quotidienne, il se lance dans toutes sortes d’expérimentations et fonde en Belgique le groupe surréaliste-révolutionnaire dont le manifeste est approuvé par tous les surréalistes belges. Ses poèmes, en s’éloignant du modèle de la poésie automatique créée à Paris par Breton, Soupault et Péret, prolongent les recherches visuelles amorcées par Apollinaire dans ses Calligrammes. Dans ses Lettres, il marque clairement sa volonté de renouveler la poésie d’avant-garde. Ayant fondé en 1947 un Bureau international du surréalisme révolutionnaire avec Arnaud et le peintre Asger Jorn, il va peindre avec ce dernier ses premières peintures-mots spontanées, et sera amené à rompre non seulement avec le groupe surréaliste de Paris mais, au moment de la querelle sur le réalisme socialiste, avec toutes les organisations communistes.

Ce sera en 1948, qu’il propose à Asger Jorn, à Karel Appel et à d’autres peintres danois, hollandais et belges, de fonder une nouvelle internationale d’art expérimental : CoBrA (il en forme le nom avec les premières lettres de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam), nouveau mouvement autonome d’avant-garde européen dont l’influence s’est exercée, comme celle du surréalisme, au-delà des frontières des pays auxquels appartenaient ces artistes partisans d’une spontanéité totale dans l’invention de nouveaux moyens d’expression.

« La spontanéité, écrit Dotremont, est l’art d’échapper au hasard comme à la préméditation. »

Tout en continuant à écrire des textes, d’une écriture forte et décalée par rapport au sens immédiat, il organise la première exposition CoBrA au palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1949, où il expose un grand tableau manuscrit.