Panier

DECK Théodore

Cache pôt
Céramique
circa 1880-90
H- 47cm / L- 58cm / H- 62cm

De l’Alsace à Paris

Né à Guebwiller dans le département du Haut-Rhin, fils de Richard Deck, teinturier en soie, et de Marguerite Hach, Joseph Théodore Deck se passionne pour la chimie et les sciences physiques. À sa sortie de l’école primaire, il reste trois ans au collège de La Chapelle-Sous-Rougemont, près de Belfort. La mort de son père en 1840 l’oblige à revenir dans sa ville natale et à reprendre l’affaire familiale, aidé de son frère aîné. Cette reprise est un échec, la maison et l’entreprise sont vendues.

Selon certains biographes, sa vocation de céramiste se révèle au cours d’un voyage en Suisse, alors qu’il est encore au collège. Fasciné par une statue en terre cuite peinte, il demanda Qui a fait cela ?, on lui répondit Un potier. En 1841, il entre comme apprenti chez le maître poêlier Hügelin père, à Strasbourg. En deux ans, il prend connaissance des méthodes héritées du xvie siècle, comme l’incrustation de pâtes colorées à la manière de Saint-Porchaire. Cet apprentissage ne l’empêche pas d’occuper son temps libre à dessiner ou à modeler la glaise dans l’atelier du sculpteur André Friederich.

Échappant au service militaire, il effectue un tour d’Allemagne comme il est de tradition chez les compagnons poêliers-faïenciers alsaciens. Son voyage d’étude le mène au Grand-duché de Bade, dans le Würtemberg, en Bavière et à Graz (actuel sud de l’Autriche). La qualité de son travail lui permet d’obtenir d’importantes commandes en Autriche pour les châteaux des provinces et les palais impériaux, notamment pour le palais de Schönbrunn. Il poursuit sa route en Hongrie à Pest, à Pragues, puis, remontant vers le nord par Dresde, Leipzig, Berlin et Hambourg.

Fort de son apprentissage, il arrive à Paris en décembre 1847. Recommandé par Hügelin, il se présente à la fabrique de poêles du potier bavarois Vogt. La Révolution de 1848 interrompt la production et Deck décide de retourner dans sa ville natale. Sa famille lui conseille alors de monter un petit atelier de terres cuites : il y réalise quelques bustes, des statuettes, des vases, des lampes et des copies d’antiques célèbres dont on peut voir quelques exemplaires à Guebwiller en Alsace au musée Théodore Deck.

Conscient que cette situation ne lui permettrait pas de subvenir correctement à ses besoins, il revient à Paris en décembre 1851 où il est employé par la veuve Dumas, fille du faïencier Vogt pour lequel il avait travaillé. Embauché comme contremaître, il fournit les dessins et modèles aux ouvriers, tout en travaillant lui-même la terre. La fabrique remporte une première médaille à l’Exposition Universelle de 1855.

L’année suivante, il prend la décision de s’établir non loin de son ancien employeur, utilisant probablement ses fours. Son frère Xavier, tout juste sorti du service militaire, le rejoint.

La fabrique Deck (1858-1905)

C’est officiellement en 1858 que les frères Deck créent leur entreprise. Ils s’installent à Paris un an plus tard. Dans un premier temps, les frères ne réalisent que des revêtements de poêles. Mais l’affaire marche si bien qu’à peine un an après leur installation ils souhaitent diversifier leur production et se lancer dans la céramique pour le revêtement des bâtiments ainsi que dans les pièces de forme. En 1869, ils ouvrent un magasin de vente dans le quartier parisien de l’Opéra, dont la direction est assurée par leur sœur.

Deck s’intéresse à la politique. En 1870, il opte pour la nationalité française. Sympathisant du Parti radical, il est élu adjoint au maire dans le 15e arrondissement de Paris.

Le Musée Théodore Deck de Gubwiller (68 – Alsace) conserve la plus importante collection publique de faïences signées par Théodore Deck. Né à Guebwiller en 1823, Théodore Deck ouvre sa manufacture de faïences d’art à Paris et achève sa carrière comme directeur de la Manufacture Nationale de porcelaine de Sèvres. Il consacre sa vie à la maîtrise de son art : la faïence. Au fil des 500 pièces exposées, les formes et les décors offrent un voyage imaginaire dans l’Orient rêvé du 19e siècle. Son obsession de la couleur le mène à la découverte d’un bleu turquoise inimitable et inimité depuis lors : le bleu Deck

A découvrir également au musée Unterlinden

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